Le 20 mai dernier, dans le contexte de déconfinement national, le gouvernement a ouvert la voie à une grande réforme de la Sécurité sociale qui conduira à la création de la « cinquième branche » de la Sécurité sociale, consacrée à la perte d’autonomie. On vous explique tout.

La dépendance, c’est quoi ?

Chez les personnes âgées de plus de 60 ans, la dépendance se réfère à la perte d’autonomie, qu’elle soit physique ou mentale. Les actes du quotidien (hygiène, habillage, alimentation ou déplacements) peuvent alors devenir difficiles voire impossibles à réaliser seul et les risques de chute et pertes d’équilibres sont plus élevés.

Quelles sont les quatre branches de la Sécurité Sociale ?

Jusqu’à il y a peu, la Sécurité sociale comptait quatre branches :
- La branche maladie consacrée à tout ce qui est maladie, maternité, invalidité et décès,
- La branche accidents du travail,
- La branche retraite (vieillesse et veuvage),
- La branche famille qui regroupe notamment les allocations familiales, aides à la famille, tout ce qui concerne le handicap et le logement.

Quelle serait la cinquième branche de la Sécurité Sociale ?

Aussi appelée garantie dépendance ou cinquième risque, la cinquième branche de la Sécurité Sociale a pour but de permettre une meilleure prise en charge de prestations autour de la perte d’autonomie et de la dépendance liée au grand âge.
Elle s’adresse aux personnes âgées, dépendantes et/ou en situation de handicap.

Pourquoi maintenant ?

Un projet loin d’être nouveau
Cette cinquième branche, cela fait plusieurs années que l’on en parle. Cependant, elle n’avait jamais pu voir le jour, faute de trouver une solution pour son financement.

Un besoin grandissant
30 milliards d’euros par an : ce serait le montant des dépenses liées à la prise en charge des personnes âgées dépendantes (1).
Si 80% sont en réalité d’ores et déjà pris en charge par la Sécurité Sociale ou les collectivités territoriales, une partie qui reste conséquente (environ 6 milliards d’euros) reste encore à la charge des ménages.
De plus, force est de constater que ces dépenses sont vouées à augmenter dans les prochaines années.

Les personnes âgées, premières victimes de la crise du Covid-19
La crise sanitaire du coronavirus a chamboulé notre système de santé et a conduit à une hausse des besoins pour la prise en charge des personnes âgées.
En effet, les personnes âgées ont été les premières victimes de la maladie du Covid-19. Par ailleurs, nos aînés ont particulièrement souffert d’un isolement renforcé pendant le confinement.

Cinquième branche : le problème du financement

A l’heure actuelle, aucune solution définitive pour financer cette cinquième branche n’a été décidée. Cependant, plusieurs pistes sont déjà à l’étude comme :
- Faire du lundi de Pentecôte un deuxième jour férié travaillé,
- Réaffecter 0.15 point de la CSG
- …
Toutefois, aucune de ces solutions ne permettrait d’absorber les dépenses prédites par le rapport du HCFPS (Haut Conseil du financement de la protection sociale).

La Cinquième Branche : une avancée importante pour les personnes âgées

Actuellement (2), les retraités peuvent espérer vivre encore une trentaine d’années après le début de leur retraite contre une dizaine d’années dans les années 60. Et cette augmentation constante doit poursuivre sa progression dans les prochaines années.
Être retraité est souvent synonyme de nouvelle vie. Mais les besoins peuvent changer car tout le monde ne vieillit pas en bonne santé.
C’est pourquoi la Cinquième Branche de la Sécurité sociale permettrait d’accompagner nos aînés dans cette nouvelle tranche de vie.

SOURCES

(1) Libault, D. (2019,18 mars). Rapport Libault du Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFPS). Solidarités Santé. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_grand_age_autonomie.pdf

(2) Andrieux, V. & Chantel, C. (2013, Juin). Espérance de vie, durée passée à la retraite. DREES. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/article40.pdf