L'âgisme en France : la discrimination contre les seniors

L'âgisme, cette discrimination fondée sur l'âge qui touche particulièrement les personnes âgées, est un phénomène bien présent dans la société française. Pourtant encore méconnu et sous-estimé, il a des conséquences néfastes sur la santé, le bien-être et la place des seniors dans notre pays. Près d'une personne sur deux aurait des attitudes âgistes selon un rapport de l'OMS. La crise sanitaire a par ailleurs exacerbé ce rejet des aînés. Il est urgent de s'attaquer à ce fléau pour construire une société plus inclusive, à l'heure où la France compte 15 millions de personnes de plus de 60 ans.
L'âgisme regroupe l'ensemble des stéréotypes, préjugés et discriminations subis par les personnes âgées du simple fait de leur âge. Il revient à les considérer comme un groupe homogène, en leur attribuant des caractéristiques négatives : vulnérabilité, inutilité, dépendance, déclin… Cette vision réductrice de la vieillesse est profondément ancrée et relayée par les médias, les entreprises ou encore le milieu médical.
En France, l'âgisme touche une part importante de la population âgée. Selon une enquête Ipsos réalisée en 2021 pour l'association "À compétence égale" auprès de 2057 personnes, 39 % des salariés de plus de 45 ans disent avoir été victimes de discriminations liées à l'âge au travail. Dans un sondage Eurobaromètre de 2019, 54 % des Français estimaient que la discrimination fondée sur l'âge est répandue, contre 40 % en moyenne dans l'UE.
L'âgisme s'exprime de multiples façons et dans toutes les sphères de la vie des personnes âgées. Les stéréotypes âgistes sont profondément intériorisés, y compris par les seniors eux-mêmes. Ils influencent les comportements à leur égard, souvent empreints de condescendance, d'infantilisation ou de mépris. Par exemple :
L'âgisme repose sur une vision négative de la vieillesse opposée à la jeunesse, synonyme de performance et de beauté. Les personnes âgées y sont présentées comme un poids, un frein au dynamisme de la société. Cette "tyrannie du bien vieillir" occulte la diversité des expériences du vieillissement.
La crise du Covid-19 a jeté une lumière crue sur l'exclusion dont souffrent les personnes âgées. Le sort des résidents d'EHPAD a particulièrement ému. Isolées, privées de visites, certaines sont mortes dans une grande solitude. Plus largement, le discours public a réduit les seniors à un groupe à risque, devant se protéger et limiter les contacts. L'âge a été utilisé comme seul critère pour restreindre les libertés.
Un sondage Ipsos-Senior4Good de 2022 confirme que 68 % des Français de plus de 60 ans ont souffert d'âgisme pendant la pandémie. La gestion de la crise a renforcé le sentiment d'inutilité et de mise à l'écart ressenti par beaucoup d'aînés. Elle a aussi exacerbé les tensions intergénérationnelles, en opposant les générations.
La stigmatisation liée à l'âge n'est pas sans conséquences sur le bien-être des personnes concernées. En intériorisant une image dévalorisée d'elles-mêmes, beaucoup de seniors limitent leurs activités et contacts sociaux. L'isolement qui en découle accroît les risques de dépression, de déclin cognitif et de perte d'autonomie.
Les personnes âgées victimes de discriminations voient leur état de santé se dégrader plus rapidement. Elles ont une moins bonne estime d'elles-mêmes et renoncent plus facilement à se soigner. Selon l'OMS, l'âgisme réduirait l'espérance de vie de 7,5 ans et serait à l'origine de 6,3 millions de cas de dépression dans le monde.
Face à l'ampleur de l'âgisme, des actions s'organisent pour changer le regard porté sur l'avancée en âge. Parmi les leviers identifiés figurent :
Les pouvoirs publics commencent aussi à s'emparer du sujet. Un rapport parlementaire remis fin 2019 par la députée Audrey Dufeu Schubert formule 85 propositions pour "lutter contre l'âgisme et changer de regard sur la vieillesse". Plusieurs devraient être reprises dans la future loi Grand âge et autonomie.
Lutter contre l'âgisme implique de reconnaître la place et l'apport des personnes âgées dans la société. Loin d'être un poids, elles constituent au contraire une richesse, par leur expérience, leurs compétences, leur engagement citoyen et familial. En France, les seniors sont ainsi très investis dans la vie associative et le bénévolat.
Plutôt que d'opposer les générations, il s'agit de valoriser les relations intergénérationnelles et la solidarité entre les âges. Les grands-parents occupent notamment un rôle essentiel de transmission auprès de leurs petits-enfants. Avec l'allongement de l'espérance de vie, les liens se renforcent.
Changer de regard sur l'âge est aussi un enjeu économique et social majeur. Alors que la France comptera 24 millions de personnes de 60 ans et plus en 2060, la société doit s'adapter au vieillissement de la population. Cela passe par une meilleure inclusion des seniors, acteurs à part entière de la transition démographique.
Pour bâtir une société de la longévité, plusieurs défis sont à relever. Il s'agit de permettre à chacun de bien vieillir dans un environnement adapté et bienveillant, quel que soit son âge et son niveau d'autonomie :
L'enjeu est de changer de regard sur la vieillesse, en valorisant cette période de la vie porteuse de nouveaux projets et désirs. Bien accompagnées, bien entourées, les personnes âgées ont toute leur place dans la société. À nous de la construire, ensemble.
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