Les risques de l'automédication chez les personnes âgées
L'automédication, définie comme l'utilisation de médicaments sans prescription médicale préalable, concerne aujourd'hui plus de 80% des Français selon les études récentes. Cette pratique, qui semble anodine, présente des dangers particulièrement importants chez les personnes âgées en raison de leur physiologie modifiée et de leur consommation souvent élevée de médicaments. Avec l'âge, les risques d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses augmentent considérablement, transformant ce qui pourrait être un geste de soin en véritable menace pour la santé. Il est donc essentiel de comprendre pourquoi l'automédication représente un enjeu de santé publique majeur pour nos aînés et quelles précautions adopter pour préserver leur bien-être.
L'automédication désigne l'utilisation de médicaments sans consultation médicale préalable, qu'il s'agisse de produits achetés en pharmacie sans ordonnance ou d'anciens médicaments conservés dans l'armoire familiale. Cette pratique peut concerner aussi bien des médicaments en vente libre (antalgiques, anti-inflammatoires, sirops contre la toux) que des traitements antérieurement prescrits que la personne décide de reprendre de sa propre initiative.
Chez les personnes âgées, plusieurs facteurs expliquent le recours fréquent à l'automédication. D'abord, la difficulté d'accès aux soins dans un contexte de désertification médicale pousse de nombreux seniors à chercher des solutions immédiates à leurs maux. Les délais d'attente prolongés pour obtenir un rendez-vous médical les incitent souvent à se tourner vers des solutions qu'ils estiment connues et maîtrisées.
La familiarité avec certains symptômes joue également un rôle déterminant. Une personne âgée qui souffre régulièrement de douleurs arthritiques ou de troubles digestifs peut avoir tendance à reproduire des traitements qui ont déjà été efficaces par le passé. Cette expérience personnelle de la maladie crée une fausse impression de compétence médicale, encourageant l'automédication sans considérer l'évolution possible de l'état de santé ou les contre-indications nouvelles.
Le vieillissement s'accompagne de modifications physiologiques importantes qui rendent l'organisme plus sensible aux médicaments et à leurs effets indésirables. Le fonctionnement des reins et du foie, organes essentiels pour l'élimination des substances médicamenteuses, se trouve diminué avec l'âge, entraînant une accumulation potentielle des principes actifs dans l'organisme et augmentant le risque de toxicité.
Les troubles cognitifs qui peuvent accompagner le vieillissement constituent un facteur de risque supplémentaire. La confusion dans les dosages, les erreurs d'identification des médicaments ou les oublis de prise peuvent transformer un traitement bénin en situation dangereuse. Une étude belge portant sur plus de 500 personnes âgées a révélé que 58% des seniors prenaient au moins 5 médicaments différents par jour, créant un terrain propice aux erreurs de médication.
La déshydratation, fréquente chez les personnes âgées en raison de la diminution de la sensation de soif, modifie la concentration des médicaments dans l'organisme et peut augmenter leur toxicité. De même, l'amaigrissement souvent observé avec l'âge change la distribution des médicaments dans le corps et peut amplifier leurs effets, rendant des dosages habituellement sûrs potentiellement dangereux.
Les interactions médicamenteuses représentent l'un des risques les plus graves de l'automédication chez les seniors. Ces interactions surviennent lorsque plusieurs substances actives se modifient mutuellement leurs effets, pouvant conduire à une efficacité réduite, des effets secondaires amplifiés ou l'apparition de nouveaux troubles.
La polymédication, caractéristique fréquente chez les personnes âgées, multiplie exponentiellement les risques d'interactions. Selon les données de l'IRDES, plus de 46% des personnes de 75 ans et plus prennent entre 5 et 9 médicaments par jour. Dans ce contexte, l'ajout d'un médicament en automédication peut créer des combinaisons imprévisibles et dangereuses.
Les médicaments anticholinergiques, souvent utilisés en automédication pour traiter divers symptômes, présentent des risques particulièrement élevés chez les seniors. Une étude britannique de 2011 a établi que 20% des patients prenant ces médicaments sont décédés durant l'étude, contre seulement 7% pour les autres groupes. Ces substances peuvent provoquer confusion, hallucinations, troubles du rythme cardiaque et problèmes d'équilibre favorisant les chutes.
Les interactions avec les plantes médicinales et compléments alimentaires sont souvent négligées alors qu'elles peuvent être tout aussi dangereuses. Par exemple, le millepertuis peut réduire l'efficacité de nombreux médicaments, tandis que le ginkgo biloba associé à des anticoagulants augmente considérablement les risques hémorragiques.
Le surdosage médicamenteux chez les personnes âgées peut résulter d'erreurs de dosage, de la prise simultanée de médicaments contenant le même principe actif sous des noms différents, ou d'une mauvaise adaptation des doses à la physiologie vieillie. Le paracétamol, médicament couramment utilisé en automédication, peut ainsi provoquer des lésions hépatiques graves lorsqu'il est pris à des doses excessives ou de manière trop fréquente.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), facilement accessibles sans ordonnance, présentent des risques particulièrement élevés chez les seniors. Ils peuvent provoquer des ulcères gastro-intestinaux, des insuffisances rénales et des troubles cardiovasculaires, risques amplifiés par le vieillissement et les pathologies préexistantes. Une étude récente indique que les effets indésirables médicamenteux sont deux fois plus fréquents après 65 ans.
Inversement, le sous-dosage peut s'avérer tout aussi problématique. Une recherche belge sur 503 personnes âgées a montré que les deux tiers sous-dosaient au moins un médicament, augmentant le risque de mortalité de 39% et le risque d'hospitalisation de 26%. Le sous-dosage peut résulter d'une peur des effets secondaires ou d'une mauvaise compréhension des posologies recommandées.
Les erreurs de dosage sont également favorisées par la diminution de l'acuité visuelle, les troubles de la mémoire, ou la confusion entre différents médicaments. L'utilisation d'un pilulier peut aider à prévenir ces erreurs, mais nécessite une préparation rigoureuse et régulière des doses par un professionnel ou un aidant formé.
Certaines classes de médicaments présentent des dangers particulièrement élevés lorsqu'elles sont utilisées en automédication par les personnes âgées. Les benzodiazépines, souvent utilisées pour traiter l'anxiété ou les troubles du sommeil, peuvent provoquer somnolence, confusion et chutes. Leur élimination ralentie chez les seniors peut conduire à une accumulation dangereuse même à doses habituelles.
Les médicaments antihistaminiques de première génération, couramment utilisés contre les allergies ou comme aide au sommeil, possèdent des propriétés anticholinergiques importantes chez les personnes âgées. Ils peuvent entraîner sécheresse buccale, constipation, rétention urinaire, troubles cognitifs et risque de chute accru.
Les décongestionnants nasaux contenant des vasoconstricteurs (pseudoéphédrine, phényléphrine) peuvent provoquer une élévation de la tension artérielle particulièrement dangereuse chez les seniors hypertendus. Ces substances, présentes dans de nombreux médicaments contre le rhume disponibles sans ordonnance, peuvent également induire des troubles du rythme cardiaque.
Les laxatifs stimulants, utilisés fréquemment en automédication pour traiter la constipation, peuvent créer une dépendance et provoquer des déséquilibres électrolytiques dangereux, particulièrement chez les personnes déshydratées ou prenant des diurétiques. L'usage prolongé peut paradoxalement aggraver la constipation et créer un cercle vicieux.
Une automédication responsable chez les seniors nécessite d'abord de respecter des règles strictes de durée et d'indication. L'automédication ne doit concerner que des symptômes bénins et transitoires, pour une durée limitée ne dépassant pas 3 jours pour la fièvre et 5 jours pour la douleur. Au-delà, une consultation médicale devient impérative.
La lecture attentive de la notice constitue un préalable indispensable, en portant une attention particulière aux contre-indications, aux interactions médicamenteuses et aux posologies spécifiques aux seniors. Il est essentiel de respecter scrupuleusement les doses recommandées et les intervalles entre les prises, sans jamais dépasser les quantités maximales journalières.
Le conseil pharmaceutique représente un garde-fou essentiel. Le pharmacien peut vérifier l'absence d'interactions avec les traitements en cours, adapter les conseils à l'âge et aux pathologies du patient, et orienter vers une consultation médicale si nécessaire. Cette démarche est d'autant plus importante que certains médicaments en vente libre peuvent être contre-indiqués chez les personnes âgées.
La tenue d'un carnet de santé mentionnant tous les médicaments pris, y compris en automédication, facilite le suivi médical et permet aux professionnels de santé d'identifier rapidement les risques potentiels. L'utilisation d'une pharmacie de référence unique permet également un meilleur suivi des traitements et une détection plus efficace des interactions.
Face aux risques que représente l'automédication chez les personnes âgées, Europ Assistance La Téléassistance offre une solution de sécurité et d'accompagnement adaptée. Nos services de téléassistance permettent aux seniors de bénéficier d'un lien permanent avec des téléassistants qualifiés, disponibles 24h/24 et 7j/7, qui peuvent les orienter et les conseiller en cas de doute sur l'usage d'un médicament.
En cas de malaise ou d'effet indésirable lié à une prise médicamenteuse, nos téléassistants peuvent immédiatement évaluer la situation et déclencher l'intervention appropriée, qu'il s'agisse de contacter les proches, d'alerter les services d'urgence ou de rassurer la personne. Cette réactivité immédiate peut s'avérer cruciale lorsque des complications surviennent suite à une automédication inappropriée.
Au-delà de l'urgence, nos équipes peuvent également rappeler l'importance du suivi médical régulier et encourager les personnes âgées à consulter un professionnel de santé plutôt que de recourir systématiquement à l'automédication. Cette prévention active et bienveillante s'inscrit dans notre mission d'accompagnement global des seniors pour leur permettre de vieillir en sécurité à domicile, tout en préservant leur autonomie et leur bien-être.
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