GIR 2 : définition, mesures et montant de l'APA

Le GIR 2 représente le deuxième niveau de dépendance le plus élevé sur la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique et Groupes Iso-Ressources), juste après le GIR 1. Cette classification concerne les personnes âgées présentant une forte perte d'autonomie nécessitant une assistance quotidienne importante. Comprendre cette évaluation permet aux familles d'anticiper les besoins d'accompagnement, d'identifier les aides financières disponibles et de choisir la solution de prise en charge la plus adaptée. Nous détaillerons les critères précis du GIR 2, les modalités d'évaluation, les solutions d'accompagnement possibles, les montants des aides financières ainsi que l'impact sur l'espérance de vie et la qualité de vie des seniors concernés.

Qu'est-ce que le GIR 2 et quels sont ses critères de définition ?

Le GIR 2 signifie "groupe iso-ressources" de niveau 2 sur la grille nationale AGGIR, un outil servant à évaluer la perte d'autonomie des personnes âgées. Il est déterminé dans le cadre d'une entrée en maison de retraite médicalisée ou d'une demande d'APA (allocation personnalisée d'autonomie). Le GIR 2 est le niveau de dépendance le plus élevé après le GIR 1, sur les 6 degrés que compte la grille AGGIR.

L'annexe du décret 2008-821 du Code de l'action sociale et des familles donne une définition du GIR 2 qui comprend deux sous-groupes. Ces derniers distinguent les personnes dont la dépendance est plus physique de celles dont la perte d'autonomie est d'origine plutôt cognitive.

Le GIR 2 comprend ainsi deux profils distincts. D'une part, des personnes confinées au lit ou au fauteuil, mais dont les capacités mentales sont encore relativement préservées. Leur perte d'autonomie physique entraîne un besoin d'accompagnement pour la majorité des actes de la vie quotidienne et une surveillance constante. Par conséquent, ces seniors ont besoin d'aide régulière toute la journée, y compris la nuit. D'autre part, des personnes dont les fonctions mentales et cognitives sont altérées, mais dont les capacités motrices sont préservées. Elles peuvent encore faire plusieurs activités corporelles, mais auront généralement besoin d'être stimulées pour les accomplir.

Le classement en GIR 2 concerne donc des seniors dont les fonctions physiques ou mentales sont gravement altérées et qui ont besoin d'une présence et d'une assistance quotidiennes. Les personnes âgées atteintes d'une maladie neurodégénérative ou de démence, avec un déclin cognitif modéré à sévère, sont souvent classées en GIR 2. C'est le cas généralement aux phases intermédiaires, voire avancées des 7 stades de la maladie d'Alzheimer.

Comment s'effectue l'évaluation du niveau GIR 2 avec la grille AGGIR ?

Le GIR 2 est évalué à l'aide de la grille nationale AGGIR par différents professionnels, en fonction de la situation du senior. Il peut s'agir du médecin coordonnateur d'un Ehpad ou d'une USLD, généralement juste après l'admission et lors d'une éventuelle réévaluation en raison d'un changement lié à l'autonomie de la personne âgée. Un membre de l'équipe médico-sociale du service d'aides sociales du Conseil départemental peut également intervenir, le plus souvent dans le cadre d'une demande d'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

L'évaluateur observe ce que la personne âgée peut faire seule ou non, et de quelle manière : spontanément ou avec l'incitation d'un tiers, totalement (c'est-à-dire qu'elle effectue avec ou sans aide toutes les activités du champ vérifié), habituellement (fréquence et moment de la réalisation de l'activité), et correctement (d'une manière "normale" et sûre).

Plusieurs variables mentales et corporelles liées aux activités de la vie quotidienne sont observées, notamment la cohérence, la toilette, l'habillage, les déplacements. La grille AGGIR évalue les fonctions mentales et capacités corporelles dans la vie courante, grâce à une observation et à diverses questions. Elle permet de vérifier si la personne âgée peut réaliser seule correctement la plupart des activités du quotidien ou si elle a besoin d'une aide ponctuelle ou continue.

La personne en GIR 2 est capable de réaliser certaines activités avec ou sans l'intervention d'un tiers. Mais elle reste très dépendante pour la majorité des gestes du quotidien, en raison de son état mental ou de ses limitations physiques.

Quelles sont les différences entre le GIR 2 et les autres niveaux de dépendance ?

Les différents GIRs correspondent à des niveaux de dépendance différents chez les personnes âgées. Ils sont déterminés à partir de la grille AGGIR qui évalue les capacités d'une personne âgée dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. Les GIRs sont classés de 1 à 6, le GIR 1 correspondant au degré de dépendance le plus fort et le GIR 6 au niveau le plus faible.

Le GIR 1 correspond aux personnes confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d'intervenants. Ces personnes ont besoin d'une assistance constante pour chaque geste essentiel de la vie, incluant les transferts, l'alimentation, et l'hygiène.

Le GIR 2 concerne les personnes avec une dépendance très prononcée concernant la majorité des tâches essentielles. Elles nécessitent une aide indispensable pour la mobilité, l'hygiène personnelle, et l'alimentation, de manière quasi permanente.

Le GIR 3 englobe les personnes ayant conservé tout ou partie de son autonomie mentale, partiellement son autonomie locomotrice, mais qui a besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d'une aide pour les soins corporels. Il s'agit d'une dépendance significative nécessitant une aide régulière pour diverses activités du quotidien.

Le GIR 4 regroupe les personnes avec une perte d'autonomie pour quelques aspects du quotidien. Elles ont besoin d'une aide occasionnelle pour l'habillage, la préparation des repas, ou pour se déplacer dans la maison. Le montant de l'APA en GIR 4 est plafonné à 797,96 € à domicile en 2025.

Maintien à domicile ou placement en établissement : quelles solutions pour une personne en GIR 2 ?

Le maintien à domicile d'une personne en GIR 2 nécessite une organisation rigoureuse et un réseau de soutien solide. Le senior en GIR 2 est très dépendant, il requiert donc une aide régulière pour plusieurs des activités de la vie quotidienne. Pour une perte d'autonomie surtout physique, il peut s'agir de l'habillage, de la toilette, des repas et des déplacements dans la maison et à l'extérieur.

Il est essentiel de mettre en place un plan d'aide et de soins adapté. Ce programme devra impliquer des prestataires d'aide à domicile (auxiliaires de vie d'un SAAD) et souvent des professionnels de la santé (infirmières, physiothérapeutes et aides-soignantes d'un SSIAD). Ces intervenants peuvent fournir une assistance et des soins réguliers, et ainsi améliorer la qualité de vie de la personne en GIR 2 à domicile.

En outre, un aménagement du domicile peut être nécessaire pour faciliter la mobilité et la sécurité de la personne dépendante. Il peut inclure des équipements comme des barres d'appui, une chaise de douche ou un ascenseur pour se déplacer en fauteuil roulant. Dans ces conditions, le maintien à domicile peut présenter un défi sur les plans émotionnel, physique et financier.

La prise en charge d'un senior en GIR 2 en Ehpad présente plusieurs avantages. Ce type d'accueil permet d'offrir une solution adaptée aux besoins de l'individu. L'EHPAD constitue un environnement sécurisé, conçu spécifiquement pour les personnes âgées au degré de perte d'autonomie important. Les locaux et installations sont adaptés pour faciliter la mobilité, avec des chambres accessibles et du mobilier spécialisé, comme des lits médicalisés.

Une maison de retraite médicalisée offre une prise en charge globale : soins infirmiers, de réadaptation et soins palliatifs, ainsi que des services d'assistance à la vie quotidienne comme l'aide à l'alimentation et au maintien de l'hygiène. L'accueil au sein d'une collectivité crée du lien social. Les résidents peuvent participer à des activités de loisirs ou de stimulation, des programmes d'exercice et des événements sociaux.

Quel est le montant de l'APA et des autres aides financières en GIR 2 ?

Une personne âgée de 60 ans et plus, classée en GIR 2, a droit à une aide du département : l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Celle-ci s'adresse aux seniors pouvant justifier d'une résidence stable et régulière en France. Il existe en fait deux types d'APA, selon le lieu de vie du demandeur.

L'APA à domicile en GIR 2 est calculée à partir du coût du plan d'aide et des ressources du bénéficiaire. Le plan d'aide en GIR 2 est plafonné à 1 654,18 € par mois en 2025. Cela signifie que le coût total de tous les services d'aide à domicile, solutions de répit et aménagements prévus ne doit pas dépasser cette somme mensuelle.

La participation financière dépend des revenus :

• Jusqu'à 918,28 € : 0% de participation
• Entre 918,28 € et 3 381,82 € : entre 0 et 90% de participation
• Au-delà de 3 381,82 € : 90% de participation

L'APA en établissement en GIR 2 est calculée à partir du tarif dépendance des GIR 1-2 pratiqué par l'établissement et les revenus du bénéficiaire. Lorsque les revenus mensuels du résident sont inférieurs à 2 799,19 €, il s'acquitte uniquement du tarif dépendance pour les GIR 5-6 (ticket modérateur).

La personne âgée en GIR 2 peut bénéficier d'un crédit d'impôt sur les dépenses qu'elle engage pour rémunérer des prestations d'aide à la personne à son domicile. Le crédit d'impôt est égal à 50% des dépenses effectives liées à l'aide à domicile (déduction faite de l'APA). Les dépenses annuelles pouvant être déclarées sont plafonnées à 12 000 €, plus 1 500 € par membre du foyer âgé de 65 ans et plus.

Les résidents classés en GIR 2 ont aussi droit à une réduction d'impôt sur le coût de l'accueil en maison de retraite lorsqu'ils supportent des frais liés à la dépendance. La réduction d'impôt s'élève à 25% de cette somme (après minoration des aides financières comme l'APA et l'aide sociale à l'hébergement). Néanmoins, la dépense pouvant être déclarée est plafonnée à 10 000 € par an et par personne.

Quelle est l'espérance de vie des personnes classées en GIR 2 ?

L'espérance de vie des personnes en GIR 2 est influencée par plusieurs facteurs, incluant leur état de santé général, leur environnement de vie et les soins qu'elles reçoivent. En 2023, selon les données de la Drees, l'espérance de vie est en moyenne de 85,7 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes.

Selon les données de fin 2019, une personne de 60 ans peut espérer vivre en moyenne 25,6 années, parmi lesquelles 2,4 années (soit environ 9,5%) seront passées en tant que bénéficiaire de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA).

L'espérance de vie dans l'APA varie significativement selon le niveau de dépendance évalué par le GIR. En moyenne, l'espérance de vie d'une personne âgée en GIR 2 est de 10 mois. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a publié une étude sur l'espérance de vie dans l'APA des personnes âgées et il en ressort qu'une personne âgée passe en moyenne 8 mois en tant que GIR 2 et 2 mois en tant que GIR 1.

Le lieu d'habitation joue également un rôle crucial : l'espérance de vie est estimée à environ 1,4 ans à domicile, tandis qu'elle est d'environ 1 an en établissement. Les personnes bénéficiant de l'APA à domicile ont donc tout intérêt à maximiser leur autonomie et leur sécurité en restant chez elles le plus longtemps possible. 

Grâce à des solutions telles que la téléassistance, elles peuvent bénéficier d'un environnement sécurisé, où elles peuvent recevoir une aide immédiate en cas de besoin, tout en maintenant leur quotidien sans dépendre constamment d'une aide extérieure. Cette capacité à rester à domicile contribue non seulement à prolonger l'espérance de vie, mais aussi à préserver leur bien-être psychologique et leur qualité de vie en réduisant l'anxiété liée à l'éloignement de leur environnement familier.

Comment la téléassistance peut-elle vous accompagner ?

Pour les personnes classées en GIR 3, la téléassistance représente une solution sécurisante adaptée à leur perte d’autonomie partielle. Ces seniors gardent généralement leurs facultés intellectuelles mais rencontrent des limitations physiques dans certains actes de la vie quotidienne. Grâce à la téléassistance, ils bénéficient d’un suivi permanent et rassurant, disponible jour et nuit.

Europ Assistance La Téléassistance met à disposition des équipements spécialement pensés pour les besoins des personnes en dépendance modérée. En cas de chute, de malaise ou de difficulté lors des déplacements (se lever, s’asseoir, se coucher), la personne âgée peut entrer en relation immédiate avec son téléassistant.

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) permet un financement partiel ou total selon la situation financière du bénéficiaire. Les abonnements ouvrent aussi droit à un crédit d’impôt au titre des services à la personne, réduisant ainsi le coût réel du service.

Au-delà du soutien technique, la téléassistance apporte une véritable sérénité aux proches aidants. Savoir qu’une aide peut être déclenchée instantanément allège leur charge mentale et leur permet de conserver un équilibre entre accompagnement et vie personnelle. C’est donc un atout précieux pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées dans des conditions optimales de sécurité et de confort.