Comment faire une évaluation des risques de chute chez la personne âgée ?

Le risque de chute de la personne âgée peut représenter une source d’inquiétude majeure chez les aidants et ainsi limiter le maintien à domicile. La conséquence d’une chute au sol chez une personne âgée donne en outre concrètement lieu à des accidents entraînant environ 10 000 décès et plus de 130 000 hospitalisations par an*. La chute apparaît ainsi comme la première cause de mortalité accidentelle. La prévention des chutes constitue donc un enjeu de santé publique et l’évaluation de la chute d’une personne âgée est la base d’un quotidien à l’autonomie et à la sécurité renforcée.

Comment évaluer une chute d’une personne âgée ?

Bilan clinique : une étape nécessaire pour évaluer une chute

Le bilan clinique constitue la première étape de l’évaluation de chute chez la personne âgée. Il s’agit d’une consultation chez un médecin qui s’attache à faire le point sur la situation en évaluant :

• la marche ;
• la posture ;
• l’équilibre.

Le médecin examine ensuite l’ensemble du corps du patient afin de repérer les signes cliniques liés à des pathologies qui augmentent le risque de chute ou expliquent des chutes répétées :

• auscultation du cœur et des poumons ;
• prise de température ;
• test de Romberg.

L’examen clinique permet également de repérer une certaine faiblesse musculaire, une boiterie, des troubles moteurs déficitaires ou hypokinétiques.

Les tests de performance 

Il existe deux tests de performance standardisés par la Haute Autorité de Santé (HAS) :

• le test timed up and go ;
• le test unipodal.

Dans le premier, le patient est invité à se lever d’un fauteuil avec accoudoirs, effectuer une marche sur 3 mètres, faire un demi-tour et revenir s’asseoir à sa place de départ. La scène est chronométrée et le médecin obtient un score selon que chaque étape a été réalisée ou non.

Dans le second test, la personne examinée doit parvenir à rester en appui sur son pied droit puis sur son pied gauche durant un minimum de 5 secondes sans avoir besoin de recourir à un soutien.

Les examens complémentaires

Pour certains patients ayant récemment subi un AVC ou s’aidant d’un soutien lors de la marche, il est possible de recourir à d’autres outils pour l’évaluation de chute d’une personne âgée, notamment :

• Functional Ambulation Categories : permet d’évaluer la capacité de déplacement d’une personne grâce à une échelle à 6 points.
• Postural Assessment Scale for Stroke : s’intéresse à la mobilité et à l’équilibre.

Comment traiter une personne âgée après une chute ?

Un traitement de réadaptation

Pour limiter les risques chez la personne âgée après une évaluation, la première des préventions pour éviter des chutes à venir est le traitement de réadaptation, qui consiste en des séances de rééducation et une adaptation aux nouvelles limitations entraînées par la chute. La principale difficulté est de lutter contre la rétropulsion (centre de gravité très en arrière).

Le suivi psychologique : un facteur essentiel 

Les troubles psychogènes représentent une importante conséquence de chute d’une personne âgée. La personne se met à marcher lentement, précautionneusement, par petits pas… Outre l’évaluation de la chute chez la personne âgée, il est donc primordial que le patient reprenne confiance, car les risques chez la personne âgée de perte d’autonomie sont aggravés, le patient n’osant plus se déplacer. La prévention des chutes à répétition passe donc par une prise en charge psychologique afin de préserver leur autonomie.

L’évaluation médico-sociale

L’évaluation médico-sociale compte également parmi les outils incontournables pour s’assurer qu’une personne se remet bien d’une chute. C’est alors le rôle du personnel médical qui effectue le suivi du patient ainsi que des auxiliaires de vie et autres intervenants auprès de lui qui ont pour rôle la prévention des chutes chez les personnes âgées sur le long terme.

L’évaluation de ses besoins sociaux et médicaux fait donc suite à l’évaluation de la chute chez la personne âgée et doit tenir compte de son projet de vie et de son environnement. Elle doit également identifier des besoins de compensation. C’est une étape indispensable pour prétendre à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Différents acteurs de formation variée peuvent contribuer à réaliser cette évaluation en équipe : 

• assistante sociale ;
• ergothérapeute ;
• infirmière…

* https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dp_plan-antichute-accessible28-02-2022.pdf

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